Préparer sa retraite efficacement : Quels outils et investissements privilégier ?
Préparer sa retraite est une préoccupation majeure, surtout dans un contexte d’allongement de la durée de vie et d’évolutions du système public. En France, le système de retraite par répartition assure une pension aux retraités financée par les cotisations des actifs, mais ce revenu de remplacement peut être insuffisant pour maintenir son niveau de vie. Le taux de remplacement (pourcentage du dernier salaire représenté par la pension) tourne en moyenne autour de 75%la-retraite-en-clair.fr, et tend à diminuer pour les générations plus jeunes. Il est donc crucial de se constituer tôt des compléments de revenu pour la retraite. Quels outils d’épargne et d’investissement choisir ? Quels placements offrent le meilleur équilibre entre rendement et sécurité sur le long terme ? Nous allons passer en revue les régimes de retraite existants, puis les solutions complémentaires (PER, assurance-vie, immobilier locatif, SCPI…) à privilégier, illustrés par des exemples concrets d’épargnants.
Comprendre les régimes de retraite en France
Le système de retraite français s’articule en plusieurs étages :
- Retraite de base obligatoire : Pour les salariés du privé, c’est le régime général (géré par la Cnav – Assurance retraite). Les fonctionnaires et régimes spéciaux ont leurs propres caisses. Cette pension de base est calculée selon la durée de cotisation (trimestres validés) et le salaire moyen (les 25 meilleures années dans le privé) service-public.fr. Elle est plafonnée (le montant maximal de la pension de base en 2025 avoisine environ 1 800 € par mois pour une carrière complète au plafond de la Sécurité sociale). L’âge légal de départ, progressivement relevé par la réforme de 2023, sera de 64 ans pour la plupart des actifs (contre 62 ans auparavant).
- Retraites complémentaires obligatoires : En plus de la base, les salariés cotisent à des régimes complémentaires par points. Par exemple, pour les salariés du privé, l’Agirc-Arrco fournit une pension complémentaire représentant une part significative de la retraite totale (pour un cadre, l’Agirc-Arrco est incontournable). Ces régimes sont également en répartition et soumis à des règles de rendement (valeur du point, coefficient de conversion en rente). Leur niveau dépend des carrières et subit aussi les réformes (coefficient de solidarité, âge d’équilibre, etc.). Au total, pension de base + complémentaire assurent souvent entre 50% et 70% du dernier revenu pour une carrière complète moyenne, mais pour les hauts revenus le taux de remplacement est plus faible (les tranches de salaire au-dessus du plafond SS ne cotisent pas pour la base, d’où un manque à combler).
- Régimes spécifiques : Indépendants, professions libérales et fonctionnaires ont des régimes dédiés, parfois avec une part de capitalisation. Par exemple, les indépendants (artisans, commerçants) ont la Sécurité sociale des indépendants (SSI) pour la base et une complémentaire (ex-RSI), les professions libérales disposent de caisses autonomes par métier (CnavPL, CARPIMKO, etc.), et les exploitants agricoles ont également leur propre régime (MSA). Ces régimes peuvent offrir des niveaux de pension variables, souvent moins élevés proportionnellement que pour les salariés, ce qui rend l’épargne personnelle encore plus importante.
En résumé, le système public fournit un socle de revenu à la retraite, mais il est rarement synonyme de “retraite dorée”. Compte tenu des incertitudes (réformes, démographie), anticiper avec une épargne personnelle devient indispensable. L’objectif est de combler l’écart entre la pension estimée et le revenu souhaité pour vivre confortablement. C’est là qu’interviennent les solutions d’épargne retraite complémentaires.
Outils d’épargne et investissements complémentaires pour la retraite
Plusieurs solutions permettent de se constituer un capital ou un revenu complémentaire en vue de la retraite. Chacune a ses spécificités en termes de fonctionnement, de fiscalité et de rendement. Voici les principaux outils à privilégier :
- Plan d’Épargne Retraite (PER) : Produit phare lancé en 2019, le PER regroupe désormais la plupart des dispositifs d’épargne retraite individuels et collectifs. Il en existe trois types – le PER individuel (ouvert par toute personne), le PER d’entreprise collectif (successeur du PERCO) et le PER d’entreprise obligatoire (successeur de l’article 83). Le principe du PER est de permettre des versements tout au long de la vie active, déductibles du revenu imposable (dans les limites vues précédemment), en vue de récupérer ces fonds à la retraite soit sous forme de rente viagère, soit sous forme de capital (option assouplie par la loi PACTE). La sortie en capital peut être fractionnée afin de gérer son imposition au moment de la retraite. Le PER offre également une grande portabilité : on peut fusionner d’anciens PERP, Madelin ou PERCO dans un PER unique. Pourquoi le privilégier ? Parce qu’il combine avantage fiscal immédiat et préparation de revenus futurs. Par exemple, en épargnant régulièrement sur un PER, on baisse ses impôts aujourd’hui et on se constitue un capital retraite pour plus tard. De plus, l’épargne est investie sur des supports adaptés (fonds diversifiés, fonds en euros sécurisés, etc.) souvent avec une gestion pilotée “à horizon” qui sécurise progressivement les actifs à l’approche de la retraite. Le succès du PER le prouve : « 5 ans après son lancement, le PER est devenu un outil incontournable pour anticiper sereinement sa retraite tout en optimisant sa fiscalité » note retraite.com retraite.com. Profil type : tout épargnant imposé souhaitant bloquer une part de son épargne jusqu’à la retraite. Plus on commence tôt, plus l’effort peut être modeste grâce aux intérêts composés.
- Assurance-vie (contrat en unités de compte et fonds euros) : L’assurance-vie n’est pas un produit “retraite” dédié, mais elle est largement utilisée pour préparer des projets long terme, y compris la retraite. Elle offre l’avantage de la souplesse : on peut épargner à son rythme, et au moment de la retraite, réaliser des rachats partiels programmés pour s’octroyer un complément de revenu. Les gains sont fiscalement optimisés après 8 ans de contrat (abattement annuel puis 7,5% d’impôt seulement impots.gouv.fr). De plus, l’assurance-vie permet d’accéder à une large gamme d’actifs (fonds euros sécurisés avec effet cliquet, unités de compte en actions, obligations, SCPI, etc.) pour diversifier son portefeuille. On peut donc adopter une stratégie évolutive : dynamique à 40-50 ans (par ex. investir en unités de compte pour chercher de la performance) puis sécuriser à l’approche de la retraite (transférer progressivement sur le fonds en euros). Atout : pas de blocage légal des fonds – en cas de coup dur ou de changement de plan, l’épargne reste disponible (tout en gardant à l’esprit que retirer avant 8 ans fait perdre une partie de l’avantage fiscal). Profil type : épargnants souhaitant flexibilité et diversification, ou ceux qui ont déjà rempli leur plafond de PER et cherchent un autre vecteur pour investir en vue de la retraite.
- Immobilier locatif et SCPI : L’investissement immobilier, qu’il soit direct (acheter un appartement à louer) ou indirect via des SCPI (Sociétés Civiles de Placement Immobilier), est une stratégie prisée pour la retraite. L’idée est de disposer, une fois à la retraite, de revenus locatifs réguliers en plus des pensions. Investir à crédit pendant sa vie active permet souvent de faire payer une partie par le locataire (les loyers remboursant tout ou partie de l’emprunt) et d’arriver à la retraite avec un bien immobilier générant un loyer net. Les SCPI, quant à elles, offrent la possibilité d’investir dans l’immobilier sans souci de gestion et avec des tickets d’entrée plus faibles (quelques centaines ou milliers d’euros). Vous détenez des parts de SCPI, qui vous donnent droit à une quote-part des loyers d’un large parc immobilier (bureaux, commerces, logements…). « Avec la SCPI, vous investissez aux côtés d’autres épargnants dans plusieurs biens immobiliers avec un budget plus faible... cela permet de diversifier vos placements et de mutualiser les risques » amf-france.org. Les SCPI de rendement ont servi en moyenne des taux de distribution autour de 4% à 5% par an ces dernières années. Avantages : l’immobilier est un actif réel souvent moins volatil que la bourse, procurant un revenu régulier indexé parfois sur l’inflation; les SCPI apportent une gestion professionnelle et éliminent les soucis de trouver un locataire ou d’effectuer les travaux. Risques/contraintes : ni le capital ni le rendement ne sont garantis – la valeur des immeubles peut baisser et les loyers peuvent diminuer en cas de vacance ou de crise (comme le rappelle l’AMF, « investir en SCPI est un placement risqué : ni le rendement, ni le capital investi ne sont garantis » amf-france.org). De plus, l’immobilier (y compris SCPI) est peu liquide : en cas de besoin urgent, la revente peut prendre du temps ou imposer une décote. Enfin, fiscalement, les loyers (ou revenus de SCPI) sont imposés comme des revenus fonciers, souvent à l’impôt sur le revenu + prélèvements sociaux, sauf à loger les parts de SCPI dans une assurance-vie par exemple. Profil type : personnes cherchant à obtenir un flux de revenu complémentaire relativement stable à la retraite, prêtes à investir sur du long terme. Souvent conseillé à partir de 40-50 ans pour avoir fini de rembourser à 60-65 ans si emprunt, ou pour profiter des revenus de SCPI au moment de la retraite.
- Épargne salariale et PER d’entreprise : Ne pas oublier les dispositifs proposés par votre employeur si vous êtes salarié. Beaucoup d’entreprises offrent de l’épargne salariale : participation, intéressement que vous pouvez verser sur un Plan d’Épargne Entreprise (PEE) ou un PER collectif. L’avantage est double : ces sommes sont souvent abondées par l’employeur (il rajoute un pourcentage en plus de votre versement) et elles sont exonérées d’impôt sur le revenu (hors CSG/CRDS) tant qu’elles restent sur le plan. Un PEE permet de retirer l’épargne après 5 ans (ou avant pour certains motifs), un PER collectif la bloque jusqu’à la retraite sauf cas de sortie anticipée. Ces dispositifs sont un moyen très efficace de capitaliser sans effort majeur. Comme le témoigne Jérôme, retraité : « tout au long de ma carrière, j’ai également profité de l’épargne salariale grâce au Plan d’Épargne Entreprise de mon employeur, ce qui m’a permis de bénéficier d’avantages fiscaux intéressants » kadran.com. Conseil : versez votre intéressement/participation sur ces plans plutôt que de le percevoir directement, afin d’éviter l’impôt et faire fructifier ces primes. Si votre employeur propose un PER d’entreprise avec abondement, c’est un excellent moyen de doper votre épargne retraite (là encore sans impôt sur le revenu à l’entrée). En somme, ne laissez pas “d’argent sur la table” : l’épargne salariale est un pilier souvent sous-estimé de la préparation de la retraite.
- Autres placements financiers à long terme (PEA, actions, etc.) : Investir en bourse peut également contribuer à la retraite en constituant un capital que l’on revendra ou dont on percevra des dividendes. Un Plan d’Épargne en Actions (PEA), notamment, permet d’acquérir un portefeuille d’actions européennes avec une fiscalité nulle sur les gains après 5 ans. Sur un horizon de 20 ou 30 ans, les actions ont historiquement bien performé (en moyenne ~6-7% par an hors inflation sur les grands indices boursiers portefeuille101.com). En démarrant tôt, même de petites sommes investies régulièrement peuvent croître de façon importante grâce aux intérêts composés. Bien sûr, la bourse est volatile : il faut accepter les fluctuations et ne pas vendre au mauvais moment. Une stratégie boursière pour la retraite impliquera de dynamiser l’épargne à 30-45 ans (forte proportion d’actions via PEA ou assurance-vie UC) puis de sécuriser progressivement en approchant de l’âge de la retraite (basculer vers des obligations, fonds euros, etc., pour préserver le capital accumulé). Profil type : épargnant averti ou accompagné, prêt à diversifier une partie de son épargne en actions pour chercher un rendement supérieur à l’inflation sur le long terme. Conseil : utilisez les ETF (fonds indiciels) ou des fonds diversifiés si vous ne souhaitez pas gérer un portefeuille d’actions en direct, et profitez du cadre fiscal du PEA pour minimiser l’imposition à la sortie.
Études de cas et témoignages : l’impact des choix financiers
Rien de tel que des exemples concrets pour comprendre comment nos décisions d’épargne aujourd’hui affecteront notre situation de retraité demain. Voici quelques scénarios illustrant l’impact de différents choix :
- Commencer à épargner tôt vs tard : Les intérêts composés font toute la différence sur la durée. Par exemple, si un épargnant de 30 ans investit 200 € par mois jusqu’à ses 65 ans (à 5% de rendement annuel moyen), il obtiendra un capital bien plus élevé que s’il attend ses 40 ans pour commencer le même effort. Une simulation montre qu’attendre 40 ans au lieu de 30 ans peut se traduire par près de 100 000 € de capital en moins constitués pour la retraite argentone.fr. Commencer tôt, même modestement, donne un énorme avantage (« Le temps est l’allié le plus précieux de l’épargne de long terme », rappelle l’AMFamf-france.org). Cela permet soit de viser un capital final bien plus élevé, soit de cotiser moins chaque mois pour un même objectif. Mise en situation : Sophie et Paul ont 30 ans, Sophie commence à épargner 150 € par mois sur un PER et une assurance-vie, tandis que Paul remet à plus tard. À 60 ans, Sophie aura accumulé un beau capital et profitera d’une rente PER + retraits assurance-vie quasiment sans impôt, alors que Paul à 40 ans devra épargner trois fois plus par mois pour espérer combler son retard.
- Diversifier ses placements retraite : Prenons le témoignage de Jérôme, 76 ans, mentionné plus haut kadran.com. À la quarantaine, après bilan avec un conseiller, il a choisi de diversifier : une assurance-vie en unités de compte pour la croissance, des SCPI pour des revenus immobiliers stables, et il a continué à alimenter son épargne salariale. Résultat : aujourd’hui retraité, Jérôme perçoit une pension de base + complémentaire, mais aussi les revenus trimestriels de ses SCPI (plusieurs centaines d’euros par mois) et effectue chaque année des retraits partiels sur son assurance-vie pour voyager – le tout en maintenant une fiscalité douce. Son capital investi en actions via l’assurance-vie a bien fructifié sur 25 ans, malgré les crises, car il a tenu bon sur le long terme, et il l’utilise désormais progressivement. Leçon : ne pas dépendre d’une seule source de revenus à la retraite. En combinant plusieurs produits (ici immobilier papier + assurance-vie + PEE/PER), Jérôme a équilibré sécurité et performance et dispose d’une grande tranquillité d’esprit financière kadran.com.
- Anticiper les imprévus et la transmission : Imaginons Mme Dubois, 60 ans, partant en retraite dans 2 ans. Tout au long de sa carrière, elle a investi principalement dans l’immobilier locatif et a remboursé ses prêts. À l’approche de la retraite, elle se rend compte que tout son patrimoine est immobilier (appartement locatif + résidence principale) et que ses liquidités sont faibles. Elle décide alors de vendre l’appartement locatif pour récupérer un capital, quitte à payer de l’impôt sur la plus-value, car elle préfère entrer en retraite sans crédit et avec un matelas financier. Avec ce capital, elle ouvre un PER bancaire (malgré son âge ; elle pourra le liquider en rente à partir de 62 ans) pour défiscaliser son indemnité de départ en retraite et part de ses économies, et place le reste sur une assurance-vie. Son objectif est double : se créer un complément de revenu via la rente PER dans quelques années, et préparer la transmission de son patrimoine via l’assurance-vie (qui permettra à ses enfants de recevoir des capitaux avec des abattements). Moralité : il n’est jamais trop tard pour ajuster sa stratégie. Même en fin de carrière, on peut optimiser fiscalement un départ en retraite (par exemple en versant sur un PER avant de liquider ses droits, pour réduire l’imposition de ses derniers revenus élevés) et organiser la suite (sortie en rente, placement sécurisé du capital, etc.). Chaque profil est unique, d’où l’importance de se faire conseiller si besoin.
Chaque cas est différent, mais quelques points communs se dégagent de ces témoignages : l’anticipation (s’y prendre tôt, même par petites sommes), la diversification (ne pas mettre toute son épargne retraite dans un seul produit ou actif), et l’ajustement régulier (faire des bilans à mi-parcours, rééquilibrer ses investissements, profiter des nouvelles offres ou lois). Les études montrent que les retraités ayant planifié et investi de manière proactive ont un niveau de vie nettement supérieur à ceux qui n’ont compté que sur les régimes obligatoires.
Préparer sa retraite efficacement requiert une stratégie à long terme et une bonne utilisation des outils disponibles. Le système public, bien que protecteur, ne garantit plus à lui seul une retraite suffisante, en particulier pour les générations futures. En revanche, des solutions comme le PER, l’assurance-vie, l’immobilier (direct ou SCPI) et l’épargne salariale offrent un complément précieux pour atteindre vos objectifs. L’idéal est de commencer le plus tôt possible, même modestement, afin de profiter de l’effet du temps. Diversifiez vos investissements en fonction de votre profil : combinez par exemple un produit sécurisé (fonds euros, immobilier) avec un produit dynamique (actions, PER en unités de compte) pour allier sécurité et rendement. N’oubliez pas d’ajuster votre allocation en vieillissant – plus on approche de la retraite, plus on sécurise. Enfin, appuyez-vous sur les avantages fiscaux associés (déductions PER, exonération PEA/assurance-vie…) : ils boosteront votre effort d’épargne. En suivant ces conseils et en restant régulier dans votre épargne, vous vous donnerez toutes les chances de profiter d’une retraite sereine, avec les ressources financières pour réaliser vos projets et maintenir votre qualité de vie.
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